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Suite à sa visite fin 2017, la rapporteure spéciale de l’ONU Catalina Devandas-Aguilar a fait adopter son rapport sur la situation de la France en matière de politique du handicap. Plusieurs mesures mises en avant sont depuis longtemps revendiquées par l’APAJH. Toutefois, l’APAJH s’oppose à la recommandation caricaturale de « fermer progressivement les établissements pour personnes handicapées ». 

La France a ratifié en 2010 la Convention relative aux droits des personnes handicapées ; cette ratification oblige l’Etat français à un devoir d’exemplarité en matière de politiques publiques et de décisions à adopter pour répondre, comme il se doit, aux souhaits, aux attentes, aux demandes des personnes en situation de handicap.

Dans son rapport, Catalina Devandas-Aguilar rappelle au gouvernement français la nécessité de décisions essentielles qui restent à prendre ou de mesures à rendre effectives.

Plusieurs mesures mises en  avant sont depuis longtemps revendiquées par l’APAJH : l’accès à la pleine citoyenneté des personnes en  situation de handicap, notamment grâce à un droit de vote inaliénable, la nécessaire formation au handicap des  enseignants et des personnels de l’éducation, des programmes scolaires adaptés et plus largement l’accès à  tous les lieux publics.

La société inclusive se bâtit, elle ne se démolit pas

Cependant, Catalina Devandas-Aguilar recommande également au gouvernement français de « fermer progressivement tous les établissements pour personnes handicapées » car « il n’existe pas de bon établissement d’accueil puisqu’ils imposent tous un certain mode d’existence qui limite les possibilités d’avoir une vie agréable sur la base de l’égalité avec les autres ».

L’APAJH s’oppose à cette conclusion qu’elle estime caricaturale et non objectivée. Depuis sa création en 1962, l’APAJH n’a de cesse de se mobiliser pour que les personnes en situation de handicap puissent prendre part pleinement à la vie de la cité, tout en prenant en compte les souhaits, attentes et besoins de chacun.

Ce sont précisément ces besoins et attentes, multiples, protéiformes et différents qui empêchent l’APAJH d’accepter la fermeture de tous les établissements alors qu’ils constituent souvent une réponse d’accompagnement.

« Proposer des réponses d’accompagnement toujours plus innovantes et cousu-main »

Les établissements et plus largement le secteur du médico-social doivent évoluer pour respecter toujours la pleine citoyenneté des personnes accompagnées. C’est une dynamique à laquelle l’APAJH prend pleinement part, notamment à travers ses textes d’orientation « Société inclusive » et « Dix engagements pour accompagner autrement les parcours de vie et offrir une réponse pour tous ». L’APAJH refuse d’opposer établissements et services de proximité alors que tous participent à enrichir les modalités d’accompagnement pour favoriser la dynamique de parcours de vie.

Les établissements et services gérés par l’APAJH sont impactés par cette volonté. En matière de scolarité, thème particulièrement abordé dans le rapport, l’APAJH a toujours revendiqué le droit pour tout élève d’être scolarisé  dans l’école de son quartier et développe depuis longtemps des réponses dans ce sens. C’est le cas des Unités d’Enseignement en Maternelle pour enfants Autistes et des Unités d’Enseignement Élémentaire Autisme qui permettent aux enfants d’être scolarisés dans une école tout en profitant d’un accompagnement sur-mesure.