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Marion Etienne est professeure d’activité physique et sportive adaptée au sein du pôle adulte de l’établissement de Sens depuis 2012. Elle intervient sur l’ESAT, l’EANM (Etablissement d’accueil non médicalisé) Hébergement et Service et le SAMSAH avec un public d’adultes en situation de handicap.
Par son travail, elle œuvre quotidiennement pour l’inclusion.

Quel est votre parcours ? En quoi consiste votre travail et auprès de quel public ?

J’ai fait une licence de sport puis un master en deux ans avec la spécialisation Activité Physique Adaptée donc pour tout type de handicap ou spécificité dans le sport. Nous partons du principe que l’activité physique peut être adaptée à chacun, c’est l’activité qui va s’adapter à la personne et non l’inverse. Nous pouvons proposer une activité à toute personne, qu’elle ait des problèmes physiques, psychiques ou sociaux. A l’heure actuelle, je fais des activités collectives comme la marche, le football, l’escalade… Et des activités plus individuelles, comme le renforcement musculaire.

Vous intervenez aussi bien sur l’activité sportive que physique ?

L’activité sportive est une partie de l’activité physique, c’est la pratique d’un sport qu’il soit individuel ou collectif, en compétition ou pas. Je fais pratiquer des activités sportives et je suis davantage sur les activités physiques car la sédentarité est assez présente chez les personnes que nous accompagnons. L’activité physique peut se pratiquer par tout le monde, et l’activité sportive doit être adaptée pour les personnes accompagnées. C’est pour cela que j’essaye vraiment d’individualiser mon accompagnement car chaque personne est différente et n’a pas les mêmes besoins.

Quels bénéfices du sport observez-vous chez les personnes que vous accompagnez ?

Evidemment nous observons des bénéfices sur la santé de certains, mais je vois surtout des bénéfices sur le plan psychologique grâce au dépassement de soi. Je fais par exemple de l’escalade donc certaines personnes vont se dépasser, aller tout en haut, chercher la difficulté. Lorsqu’on se retrouve face à soi-même à faire des choses qu’on pensait impossibles, il y a un bénéfice certain au niveau de l’estime de soi. Je recherche aussi beaucoup l’autonomie, par exemple toujours à l’escalade les personnes vont s’assurer entre elles, se faire confiance, apprendre comment faire un nœud, comment on fait le matériel de sécurité. C’est eux qui vont être acteurs de leur pratique, moi je suis là pour accompagner. La personne sera d’autant plus fière d’elle si elle arrive à tout faire elle-même. En lien avec des éducateurs je suis en mesure de travailler certaines choses du quotidien grâce au sport. Le sport est alors utilisé comme un «moyen ».

Découvrez l’intégralité de l’interview dans la Revue APAJH n°127